« Je n’étais pas la bienvenue », plongée au coeur d’un sous-marin
Pour une fois, parlons sur ce blog des bateaux noirs. Nathalie Guibert raconte dans le livre « Je n’étais pas la bienvenue » son expérience de 1ère femme à bord d’un sous-marin français. Un ouvrage à la fois intéressant et décevant…
Un sujet original
Bateaux noirs. C’est le surnom donné aux sous-marins militaires, traditionnellement peints de cette couleur. Il s’oppose aux bateaux gris que sont les bâtiments de surface. Les sous-marins sont rarement évoqués. Entourée de secret, la flotte nucléaire française n’est ouverte au public que très occasionnellement. Nathalie Guibert, journaliste du Monde, spécialisée dans les sujets de défense, a pu, à force de persuasion, convaincre l’état major de l’embarquer sur le sous-marin d’attaque (SNA) Perle. L’originalité du sujet avait de quoi me séduire.
Une femme à bord d’un sous-marin
Présenté comme le thème majeur du livre, avec force bandeau sur la couverture, le sexe de l’auteur n’en est pas un. Certes, aucune femme à ce jour n’avait embarqué en mission à bord d’un sous-marin français, bien que la Marine Nationale s’y prépare et que l’US Navy s’y soit mise avant elle. Le titre laissait penser que l’accueil de la journaliste à bord avait été plutôt froid. Au contraire, Nathalie Guibert rappelle régulièrement l’intérêt des marins pour sa présence et l’attention discrète portée à éviter les situations gênantes, tout en faisant abstraction de sa qualité de femme. Si l’auteur a souffert de la promiscuité, cela ne semble pas particulièrement lié à sa féminité.
L’incertitude de la mission
Curieux de la routine de vie dans un sous-marin, j’ai été surpris de constater qu’elle était si peu différente de celle d’un bateau de surface. La vue en moins évidemment ! Mais si celle-ci compte pour le moral, Nathalie Guibert l’évoque finalement assez peu.
Point plus marquant, l’isolement lié à la mission et à la discrétion indispensable et vitale du sous-marin est très bien exprimé. L’annulation pour raison politique d’une escale, tant attendue, met les nerfs de l’équipage à rude épreuve.
Agréable mais un peu décevant
Pour une fois, je ne vous présente pas un coup de coeur. Si la lecture de « Je n’étais pas la bienvenue » a été instructive et la plongée au sens propre et figuré dans l’univers du sous-marin et de son langage a été instructive, peu de surprises étaient au rendez-vous. Le titre et le caractère inédit de l’embarquement d’une femme avaient probablement créé trop d’attente de mon côté. Pour reprendre les expressions de la chronique ciné du Canard Enchainé, je classerais le livre de Nathalie Guibert dans la catégorie des livres qu’on peut lire, à la rigueur…
nice article