Ecoper, quand la justice prend l’eau…
L’été est là et que ce soit en dériveur ou sur votre annexe gonflable, vous vous munissez sûrement d’une écope pour éviter de transformer votre embarcation en baignoire. Pratique mais peu plaisant, ce mot a gagné des sens plus ou moins sympathiques dans le langage courant…
Un outil hollandais bien utile
Le terme écope vient du néerlandais schoepe selon le Centre National de Recherches Textuelles et Lexicales. Il y désigne, comme en français depuis la fin du XVIIIème, « une petite pelle, en bois, étroite à bords surélevés, munie d’un manche et qui sert à puiser et à rejeter l’eau qui pénètre dans les embarcations non pontées. » La pelle en bois a évolué en prenant des formes diverses, allant du modèle en plastique de série vendu dans tout bon magasin spécialisé, à l’exemplaire unique, spécialement bricolé par un skipper attentionné.
Une pratique pas toujours avouable
L’écope, dans les moments d’urgence, avale litre après litre des volumes d’eau importants. C’est ainsi que dans un vocabulaire de marine imagé, on peut dire d’une personne buvant en grande quantité qu’il écope beaucoup… Le choix du liquide reste de la responsabilité du buveur!
Lourde peine
Ecoper a toujours été pour le marin une lourde punition. Les pêcheurs de Terre-Neuve s’usaient la santé à écoper en continu leurs doris pour éviter de couler. L’usage de l’écope est souvent liée à une voie d’eau ou à des avaries diverses. Le mot a ainsi pris dans le langage courant le sens de « subir (des dommages matériels), recevoir (des coups); être atteint ou touché (par quelque chose que l’on subit) » selon le CNRTL. On écope par exemple d’une peine de prison ou d’une amende. La corvée devient d’intérêt général !
Le verbe écoper fait désormais plus souvent la une de la rubrique judiciaire que des revues maritimes. Pourtant, il reste peut-être un usage malicieux pour ce verbe et qui conviendrait au monde pénitentiaire. Celui qui parviendra à écoper les prisons, pour les vider du trop plein de condamnés, aura résolu le problème de la surpopulation carcérale! Malheureusement la sémantique seule risque là d’être impuissante…
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