Errance en Mer Rouge
Aventure, boutres et nostalgie : tels sont les ingrédients de cet album de Joël Alessandra dans la Corne de l’Afrique.
Entre actualité et Histoire
Histoire avec un grand H, aventures personnelles et actualité s’entremêlent dans le récit de la vie de Tom. Suite au décès de sa compagne, ce professeur d’arts plastiques abandonne son village du sud de la France pour un poste au lycée français de Djibouti. C’est là que ses pas retrouvent ceux des grands auteurs voyageurs et trafiquants : Kessel, Conrad et Henry de Monfreid. Les magnifiques citations de ce dernier ajoutent à la poésie de l’album.La piraterie, présente tant à l’époque de ces illustres anciens qu’au XXIème siècle, apporte à notre héros l’Aventure, son aventure ! On peut noter en passant que l’efficacité des opérations de protection internationale semble bien limitée…
Jaune désert et bleu profond
Les aquarelles de Joël Alessandra rendent à merveille les contrastes de la lumière africaine. Sans excès de détails, ses boutres et autres embarcations sont de vraies invitations à monter à bord. Quant aux personnages, leurs vies d’aventuriers prennent corps sous le coup de pinceau tendre de l’auteur dont on ressent la nostalgie pour Djibouti. Fiction basée sur des faits réels, le scénario d’Errance en Mer Rouge est rendu d’autant plus crédible par une mise en page dynamique, agrémentée d’effets « carnet de voyage » via l’ajout de photos et autres cartes..
Alors que la piraterie a diminué localement, mais que le conflit au Yemen ravage la région, cet album rappelle les réalités de la Corne de l’Afrique et invite à la lecture d’Henry de Monfreid… Une prochaine chronique ??
Errance en Mer Rouge
Joël Alessandra
Editions Casterman, 2014
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