Albaola, Faktoria maritime basque

Albaola, la Faktoria maritime basque, avec un K comme dans Euskal Herria! Voici donc une association de conservation du patrimoine maritime aux attaches régionales indéniables. Fondée en 1998, la structure basée au fond de la superbe baie de Pasaia, à deux pas de la frontière franco-espagnole, a pour objectif la reconstruction de bateaux traditionnels en bois et la mise en valeur du patrimoine naval basque.

Un chantier expérimenté

Albaola doit son existence au projet de reconstruction de la trainière Ameriketatik en 1997. Avec l’aide financière de la diaspora basque d’outre-Atlantique, un jeune basque construit alors aux Etats-Unis, dans le Maine, une barque de pêche du début du XXè siècle. Celle-ci est ensuite offerte à la mère patrie, charge à elle de la faire naviguer et de l’entretenir. C’est pour cette raison que l’ancêtre d’Albaola, Ontziola est créé. Il va par la suite lancer différentes reproductions de barques basques à propulsion voile-aviron. Leurs formes sont très caractéristiques : arrière canoë très pincé, avant tulipé. Dès cette période, le chantier se visite et de nombreuses expériences de navigation sont réalisées. Au-delà de la conservation du savoir-faire, le but de l’association est en effet la validation par la pratique de théories historiques sur les méthodes de construction notamment via « l’archéologie expérimentale ».

Chantier du San Juan

Le galion baleinier San-Juan, un projet ambitieux

Dans le cadre de « San Sebastian Capitale Européenne de la Culture 2016. », Albaola a pu débuter la reconstitution du San Juan, galion baleinier du XVIè siècle dont l’épave a été retrouvée au Canada en 1978. Cette initiative présente un double intérêt pédagogique et scientifique. Par la visite du chantier, ouvert toute l’année, le public peut voir les étapes de construction d’un tel navire. La scénographie qui précède l’accès à la nef de fabrication proprement dite, explique le projet. Elle donne les bases historiques et techniques, dans un vocabulaire accessible à tous (tout est quadrilingue : basque, espagnol, français et anglais). La quantité d’information est suffisante, sans noyer ou lasser le visiteur néophyte… Du point de vue scientifique, reproduire le San Juan sur la base des vestiges sous-marins permettra de mieux estimer le comportement à la mer de ces galions et d’en mesurer les difficultés de fabrication. Le chantier sera visitable tout au long des années à venir (2016 compris). Le bateau naviguera ensuite comme représentant du pays basque. La pêche à la baleine à la mode du XVIè siècle n’est cependant pas au programme, il n’est pas sûr que Sea Shepherd apprécierait…

De nombreuses activités pour prolonger la visite

Au delà du San Juan, l’association a de nombreuses activités présentées sur son site. Elle dispense évidemment des formations en charpenterie de marine, mais aussi des actions éducatives en direction des jeunes (en français notamment), des représentations théâtrales… Projet original et intéressant, une école de navigation doit voir le jour sous peu. Elle permettra de se former à la navigation traditionnelle sur les bateaux de l’association, une belle manière de faire vivre les fruits du travail des adhérents. Enfin, pour les visiteurs d’un jour, je ne saurai que trop conseiller un tour des environs. Mais cette escapade basque devrait faire l’objet d’un article prochainement!

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