Hambourg, port de la Hanse
Ma visite à Hambourg est le fruit d’un heureux hasard! Suite à une recherche un peu tardive, les vacances de Noël au soleil étaient devenues pour le moins onéreuses. Décidant d’allier la germanophilie de mon compagnon de voyage à mon tropisme maritime, Hambourg, deuxième ville et premier port d’Allemagne est devenu le point de convergence naturel.
Commencer par un peu d’Histoire explique bien des réalités contemporaines. Depuis la fin du XIIè siècle, la ville se présente comme « libre et hanséatique ». 2014 marque ses 825 ans officiels. Elle est vite devenue un des ports essentiels de la Hanse, première forme d’association entre états, quelques siècles avant l’UE qui nous occupe ces-jours-ci! Les cités du bord de la mer du Nord et de la Baltique ont depuis gardé une grande fierté de leurs réussites commerciales. HH (Hansestadt Hamburg) est toujours le symbole pour l’immatriculation locale. De cette époque, les habitants semblent aussi avoir gardé un fort caractère, parfois rebelle, qui tranche avec ce que je connais du sud de l’Allemagne.
Centre industriel important, notamment en construction navale, la ville a été fortement bombardée pendant la fin de la IIè guerre mondiale. La première tempête de feu de l’Histoire, au cours de l’opération Gomorrhe durant l’été 1943, a fait 40 000 morts (les incendies consommèrent tellement d’oxygène qu’ils créèrent un appel d’air entrainant des vents supérieurs à un ouragan). Par conséquent, peu de bâtiments anciens subsistent en centre ville.
On comprendra vite avec cet arrière-plan historique que c’est donc plus un site et une ambiance que l’on vient rechercher à Hambourg.
Hambourg : un chantier sur le fleuve
Bien que les bâtiments prestigieux et les commerces soient principalement au bord des deux très jolis plans d’eau intérieurs que sont l’Aussenalster et le Binnenalster, le cœur économique de la ville se trouve le long de l’Elbe. La promenade sur les quais du centre ville permet de contempler au sud, sur la rive opposée, l’ensemble des activités navales de la ville. Une cale sèche et deux imposants docks flottants donnent la mesure des travaux menés par le chantier Blohm + Voss. Plus en aval, on trouve un des terminaux conteneurs les plus importants d’Europe. En continuant vers l’embouchure, c’est Airbus qui construit et expédie ses pièces d’avions. En marchant sur la rive nord, on peut déambuler jusqu’au marché au poisson, joli bâtiment ancien. Cette halle abritait lors de mon passage un sympathique concert du dimanche matin, accompagné de la bière et des sandwichs au hareng de rigueur! En arrivant avant 10h (la tradition impose d’avoir fermé pour la messe!), on peut trouver sur l’esplanade tout ce que la mer du Nord et la Baltique offrent de poissons à mariner ou à noyer dans la crème!
Hambourg : un musée maritime urbain
La variété des bateaux naviguant dans le port fait de Hambourg un catalogue animé des techniques maritimes modernes. Mais en plus de cela, les hambourgeois ont su parsemer leurs quais et leurs bassins de nombreuses embarcations de tailles et d’ages variés qui témoignent du passé local. On peut ainsi observer tant des voiliers de transport de marchandise qu’un ponton-grue désarmé ou un brise-glace à vapeur. De jolies vedettes de servitude, des navires de lutte anti-incendie ou des yachts viennent compléter le panel. La répartition dans la ville évite l’effet trop artificiel d’un musée à flot de grande taille et permet une visite agréable. En plein centre, on peut admirer le trois-mats en acier Rickmers Rickmers ou le Cape San Diego, joli cargo mixte dont la visite fera surement l’objet d’un article! Spécificité locale intéressante, malheureusement fermé hors saison, un musée est dédié exclusivement à l’activité portuaire.
Le musée urbain ne serait pas complet s’il se limitait aux navires. Le quartier des docks a fait l’objet d’une belle restauration. Par ces dimensions, il permet de prendre la mesure des entrepôts de l’ère « pré-conteneur ».
Tout finit en musique!
Cette visite de Hambourg serait bien sérieuse si elle s’arrêtait à ces considérations purement historiques et culturelles. Le touriste a besoin de trouver un lieu pour se rafraichir (ou se réchauffer selon la saison) en sirotant une bonne bière. Je vous épargnerai le quartier rouge de Reeperbahn où les Beatles ont débuté. Hambourg est en effet une scène de jazz active en Europe. Le hasard m’a ainsi permis d’y allier mes deux passions en écoutant une sympathique jam session à bord d’un bateau-phare de 1952. Le Feuerschiff est sans conteste une escale indispensable, bon résumé du mélange de vie culturelle et maritime de la ville. Enfin, pour un dernier clin d’œil musical, vous pouvez suivre le lien youtube suivant pour écouter l’hommage humoristique des paquebots MSC pour l’anniversaire du port.
Quelques liens : Musée du port de Hambourg Le Feuerschiff Crédits photographiques sous licence CC BY-NC-SA 2.0: Port de Hambourg et le Stettin : JV Eck Concert au Feuerschiff : Ralf Ackermann
Tu as bien de la chance de te souvenir de ton passage sur le Feuerschiff, je ne peux pas en dire autant !
Mission pour BV
La neige tombe sur les quais
Feuerschiff douillet