Branle-bas… faites la sieste, pas la guerre!

Qu’est-ce donc que ce fameux branle-bas? On le dit souvent « de combat », un terme militaire sûrement. Il évoque immédiatement l’image d’agitation et d’effervescence d’un groupe qui se prépare à en découdre. Et pourtant…

Voici la définition du CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales) :

 Branle-bas Subst. Masc.

A.− Vx, MAR. Manœuvre qui consistait à plier ou déplier les hamacs au moment du lever ou du coucher des équipages. Branle-bas du matin, du soir :

1. Yves entendit au-dessus de lui faire le branle-bas du soir, tous les hamacs qui s’accrochaient, et puis le premier cri des hommes de quart marquant les demi-heures de la nuit. Loti, Mon frère Yves,1883, p. 36.

♦ Branle-bas de combat. Manœuvre qui arrivait à disposer les hamacs près des embrasures comme pare-éclats avant combat.

B.− P. ext., mod. [Sur un navire de guerre] Ensemble des préparatifs et des dispositions qui permettent l’engagement du combat. Le soir, à dix heures, branle-bas de combat (Loti, Journal intime,t. 1, 1878-81, p. 180).

− Au fig. Bouleversement, agitation dans le désordre et le bruit. Branle-bas général :

2. Quelques jours plus tard, une extraordinaire activité se manifesta à l’hôtel de Sécheron : c’était le branle-bas pour l’arrivée de l’illustre Lord [Byron]. Maurois, Ariel ou la Vie de Shelley,1923, p. 210.

Hamacs sur l’amazone

Le branle désigne le hamac, introduit dans les marines européennes par les espagnols après l’avoir découvert en Amérique du Sud. En effet, il est la solution idéale pour absorber les mouvements du navire et assurer un repos de qualité. La photo ci-dessus, prise sur un navire à passager de l’Amazone, ne vous invite-t-il pas plus à la sieste qu’au combat ? Désormais, privilégiez donc le branle-bas du soir à celui de combat ! Croyez-moi, rien ne vaut une bonne nuit en hamac, suspendu sous la bôme, balancé par le roulis et les alizés……

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